Un thé découverte pour préparer Samhain / Halloween!

À l’approche de Samhain/Halloween, le thé découverte d’octobre nous a entraînés dans des explorations pleines de surprises. C’est donc entre mythes, histoire et folklore que nous avons évolué au cours de cette séance, ce qui nous a permis de revenir sur les différents aspects de cette fête très ancienne et sur son évolution.

 

Tout d’abord, nous nous sommes intéressés aux origines de Samhain/Halloween afin de voir ce que cette fête représentait pour les Celtes et quelles étaient les croyances et les coutumes qui lui étaient associées. Ainsi, nous avons établi que Samhain (prononcer so-ween) était un terme gaélique signifiant « fin de l’été » et que par conséquent, cette fête marque l’entrée dans la période sombre de l’année et fait office de point de basculement, de seuil vers celle-ci. En effet, si les jours ont commencé à raccourcir à partir du solstice d’été et qu’ils sont moins longs que les nuits depuis l’équinoxe d’automne, c’est à partir de la fin octobre que l’on constate leur raccourcissent significatif et que l’on remarque qu’ils deviennent beaucoup plus courts que les nuits. La période d’obscurité qui commence alors est empreinte d’une atmosphère de sommeil et de repos, celui de la terre notamment, et est propice au recueillement, à l’introspection et à la gestation des nouveaux projets qui se concrétiseront lorsque la lumière dominera à nouveau et les animera de son énergie créatrice.

C’est ce moment très particulier que les Celtes ont choisi pour passer à la nouvelle année. Samhain est donc le Nouvel An celte. Les festivités démarrent quatorze jours avant la nuit qui est aujourd’hui celle du 31 octobre au 1er novembre et se terminent quatorze jours après. La nuit de Samhain se situe quant à elle littéralement hors du temps en cela qu’elle n’appartient ni à l’année qui s’achève ni à celle qui commence. Cette particularité peut sembler étrange de nos jours, mais elle trouve deux principales explications, l’une ancrée dans des constatations astronomiques, l’autre dans les croyances des Celtes. En effet, les Celtes avaient observé qu’afin de s’assurer que leur calendrier et les saisons soient toujours synchronisés, il était nécessaire de trouver un moyen de les aligner. Or, c’est exactement ce que permettait une nuit que l’on considérait chaque année comme hors du temps. L’autre explication est liée aux croyances des Celtes et en leur conception de l’Autre Monde : pour eux, l’entrée dans la période sombre était particulièrement propice aux échanges avec l’Autre Monde en raison de l’affinement du Voile qui le séparait du nôtre.

Nous en sommes donc venus à aborder le vaste sujet de l’Autre Monde tel que le concevaient les Celtes, ce qui a éclairé encore davantage notre lanterne. Comme la grande majorité des populations pré-chrétiennes, les Celtes envisageaient le Monde comme composé de deux plans : le plan sacré d’un côté, et le plan profane de l’autre. Le premier est celui sur lequel se trouvent les Êtres Surnaturels (dieux, fées, créatures merveilleuses et mythologiques, etc.) tandis que le second est le plan humain, celui de notre quotidien. Si dans certaines cultures ces deux plans sont strictement séparés et n’interagissent jamais ou que très ponctuellement, chez les Celtes ils évoluent pour ainsi dire côte à côte. En effet, pour eux l’Autre Monde désigne tout ce qui appartient au plan sacré, qu’il s’agisse de dieux, de héros, de fées, d’esprits protecteurs, d’animaux merveilleux ou de lieux, et il n’est pas rare de voir sur les cartes représentant notamment l’Irlande ou le Pays de Galles des régions lui appartenant. Ainsi, il est possible – sous certaines conditions bien sûr – aux humains de se rendre ponctuellement dans l’Autre Monde si leur mission l’exige.

Comme on le comprend à la lumière de ces éléments, l’Autre Monde celtique n’est pas, contrairement à ce que l’on pourrait croire de prime abord, uniquement le monde des morts. Bien sûr, le pays des morts, appelé Tír na nÓg (i.e. la Terre de l’Éternelle Jeunesse) chez les Irlandais, fait partie de l’Autre Monde et n’est pas accessible aux vivants, mais il est une île que l’on était capable de situer sur le plan géographique grâce aux mythes et aux épopées. De la même manière, le royaume d’Annwvyn, qui chez les Gallois est une terre de ténèbres, fait lui aussi partie de l’Autre Monde et est représenté sur les cartes qui accompagnent le Mabinogion qui compile plusieurs récits mythologiques propres au Pays de Galles. Toutefois, les Celtes côtoyaient l’Autre Monde au quotidien, ne serait-ce qu’à travers leur rapport avec la nature qui faisait intervenir des esprits et créatures protecteurs de la faune et de la flore. Dans certains récits, les humains rencontrent même des héros issus des temps mythiques (des géants tels que Fionn Mac Cumhaill et les Fianna, par exemple) ou des fées et autres êtres merveilleux.

Tous ces éléments nous ont permis de comprendre que l’Autre Monde, qui appartient au plan sacré, et le monde humain, qui fait partie du plan profane, cohabitent et se côtoient dans les croyances et les traditions celtiques. Toutefois, si les morts ne sont jamais très loin, les interactions entre ces derniers et les vivants ne sont pas monnaie courante : à moins d’être investis d’une quête ou d’une mission particulières, les vivants ne pouvaient aller rendre visite aux morts quand ils le souhaitaient, et vice versa. En effet, pour les Celtes, il existe tout de même une frontière entre les plans sacré et profane même si l’on considère que celle-ci est poreuse. Elle empêche que les deux plans ne forment plus qu’un et se confondent, ce qui mènerait comme on peut l’imaginer au chaos le plus total.

Cette frontière est symbolisée par un Voile qui s’étend entre les deux mondes afin d’en assurer la séparation. Or, Samhain est une nuit particulière puisque comme on l’a vu, elle se situe hors du temps. Cette disposition permet l’affinement du Voile, qui commence traditionnellement quatorze jours avant Samhain et se termine quatorze jours après lorsque le Voile retrouve son épaisseur habituelle. Ainsi, Samhain est le moment de l’année où le Voile est le plus fin et où les interactions avec l’Autre Monde sont facilitées. On peut alors communiquer directement avec les dieux, les fées, les esprits protecteurs et les autres Êtres Surnaturels, mais aussi avec les défunts, d’où les coutumes honorant les ancêtres et les disparus à ce moment précis. On ravive leur souvenir, on laisse des offrandes en signe que l’on pense à eux, et l’on se recueille afin de leur montrer notre attachement.

Bien que ces traditions et ces croyances apportent une forme d’apaisement, il ne faut pas oublier que l’affinement du Voile permet à tous les esprits de venir rendre visite aux humains, de ceux qui nourrissent les meilleures intentions à ceux qui pourraient se révéler dangereux par nature, jouer de mauvais tours voire être animés de mauvaises intentions. Afin de ne pas connaître de mésaventures, il était donc indispensable de s’en protéger autant que possible et la vigilance était de mise durant la nuit de Samhain si l’on ne voulait pas faire de mauvaise rencontre. Cette croyance, qui trouve son origine en des temps pré-chrétiens, a continué à se développer après la christianisation. Elle a alors été nourrie de bien des légendes, à l’image de celle de Stingy Jack (Jack l’Avare) qui est à l’origine de la tradition qui consiste aujourd’hui à graver des visages effrayants sur des citrouilles. Selon ce conte populaire, ayant réussi à se jouer du Diable et à lui faire promettre que jamais il ne réclamerait son âme, Jack l’Avare se vit refuser l’entrée au Paradis et en Enfer à sa mort tant il avait été mauvais de son vivant. Il fut alors condamné par le Diable à errer et à parcourir la terre dans la nuit noire avec pour seul guide un morceau de charbon incandescent placé à l’intérieur d’un gros navet évidé. Afin de se protéger de Jack l’Avare qui, en raison de son bannissement de l’Enfer, était considéré comme un personnage néfaste, la population se mit à évider des navets et des grosses courges, à graver des visages effrayants dessus, à placer des bougies à l’intérieur et à les poser devant les portes des habitations afin d’effrayer Jack et de le tenir à l’écart Ce n’est que lorsque les Irlandais ont immigré aux États-Unis que l’on utilisa des citrouilles au lieu de navets, car celles-ci ne poussaient pas en Irlande.

Comme on peut le voir à travers ces éléments, Samhain (et plus tard Halloween ou All Hallow’s Eve, i.e. la Veille de la Toussaint), par son lien avec l’Autre Monde, n’est pas une période totalement sans danger et si certaines rencontres sont apaisantes et merveilleuses, d’autres peuvent au contraire susciter la peur. C’est pourquoi il est indispensable dans les croyances populaires de « faire peur à la peur » avant que celle-ci ait raison de nous et nous domine, d’où les traditions visant à porter des déguisements effrayants et à représenter ce qui fait l’objet des peurs les plus profondes. Voilà qui aide en effet à tenir les monstres et les démons éloignés, mais aussi à exorciser les peurs que l’on nourrit et qui refont surface avec l’obscurité ambiante. Ainsi, on se confronte directement à ses peurs pour les dominer et les priver du pouvoir qu’elles exercent sur nous.

 

Les Arcanes de Morrigann: Thé découverte "Samhain/Halloween" - Octobre 2017

 

Une fois tous ces aspects explorés et complétés par l’évocation de quelques-unes des nombreuses coutumes et traditions liées à Samhain et à Halloween, nous nous sommes tournés vers les jeux illustrant le thème du jour. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’aucun des tarots et des oracles présentés n’a laissé indifférent. Chacun à leur manière, ils ont su toucher les participants par leur originalité, l’angle d’approche qu’ils adoptent et leurs qualités artistiques. Ainsi, le Deviant Moon Tarot, qui peut être quelque peu dérangeant aux yeux de certaines personnes en raison de la difformité des créatures qu’il met en scène, a séduit par le travail mis en œuvre par l’artiste et par la vision du Monde qu’il met en avant. Les aspects sombres qu’il déploie et qui peut créer le malaise chez certains a conquis les personnes qui ont assisté à cette séance car ces dernières apprécient de travailler avec leurs peurs et leur obscurité intérieure. Avec son humour décalé et quelque peu provocateur, le Tarot of the Dead a lui aussi beaucoup plu tandis que le Bohemian Gothic Tarot et le Gothic Tarot ont impressionné par leur qualité artistique et l’atmosphère si particulière qu’ils dégagent. Ils ont même littéralement envoûté l’assistance qui s’est retrouvée sous leur charme sombre et glacial.

Les jeux présentés ont permis de couvrir les multiples aspects que nous avions évoqués dans l’exposé préliminaire. Grâce à eux, nous avons donc pu explorer les interactions avec l’Autre Monde, qu’il s’agisse de retrouvailles avec les défunts ou de rencontres avec des Êtres Surnaturels, mais aussi dessiner un large panorama des croyances, des traditions, des coutumes et des symboles liés à Samhain et à Halloween. Les peurs et les explorations intérieures ont aussi été abordées, de même que les aspects les plus légers et amusants issus du folklore et de la culture populaire. Voilà qui a permis de dresser un aperçu assez complet de ce qu’est Samhain/Halloween et de son évolution, de ses origines païennes à nos jours, et de préparer cette très belle fête non seulement en ayant en tête les coutumes et traditions que l’on a envie d’adopter mais aussi en optant pour des jeux divinatoires qui s’accordent parfaitement avec la saison.

 

Encore une fois, ce thé découverte fut un très beau moment, et je ne dis pas cela uniquement parce que le mois d’octobre et Samhain sont la période de l’année que je préfère ! Cette séance fut l’occasion de très belles rencontres, avec deux participantes qui venaient pour la première fois. Je les remercie très chaleureusement pour leur présence, leur bonne humeur, l’humour dont elles ont su faire preuve et pour leurs remarques et questions pertinentes qui sont venues enrichir la séance. Je les remercie d’avoir partagé leur passion pour la cartomancie et leurs centres d’intérêt communs. Voilà qui nous a permis de développer certains des aspects mythologiques liés au thème du jour et de pousser un peu plus loin l’exploration du folklore et des légendes relatives à Samhain/Halloween. Je suis ravie d’avoir partagé ce moment avec elles, d’autant que l’alchimie du petit groupe que nous formions était parfaite !

 

Vous l’avez deviné, ce sabbat est mon préféré et je suis toujours heureuse de partager les traditions qui l’accompagnent avec ceux qui le souhaitent. C’est pourquoi pendant tout le mois d’octobre et jusqu’à la mi-novembre, je vous propose par exemple d’utiliser le très joli Halloween Tarot lors de vos consultations !

Si vous avez envie de prolonger la découverte de cette fête et d’en explorer les différents aspects, pensez aux consultations de Samhain ! À l’aide de tirages mis au point par mes soins spécialement pour ce sabbat, vous pourrez avoir un aperçu détaillé de ce que vous apporte la saison sombre ! Ces consultations sont disponibles du 17 octobre au 14 novembre seulement, alors profitez-en sans tarder !

En attendant d’avoir le plaisir de vous retrouver très prochainement autour d’un thé pour de nouvelles découvertes, je vous souhaite un magnifique mois d’octobre et de beaux préparatifs de Samhain !

À très bientôt,
Morrigann

SUR LA PHOTO :
Deviant Moon Tarot (Patrick Valenza). Stamford, CT: U.S. Games Systems, Inc., 2008.
Ghosts and Spirits Tarot (Lisa Hunt). Stamford, CT: U.S. Games Systems, Inc., 2011.
Wiccan Cards (Nada Mesar, Chatriya Hemharnvibul). Torino: Lo Scarabeo, 2005.
Ghost Tarot (Davide Corsi). Torino: Lo Scarabeo, 2014.
Tarot of the Dead (Monica L. Knighton). St Paul, MN: Llewellyn Publications, 2004.
Oracle of Shadows & Light (Lucy Cavendish, Jasmine Becket-Griffith). Victoria, AUS: Blue Angel Publishing, 2010.
The Halloween Tarot (Karin Lee, Kipling West). Stamford, CT: U.S. Games Systems, Inc., 1996.
Les Vampires: Ancient Wisdom & Healing Messages from the Children of the Night (Lucy Cavendish, Jasmine Becket-Griffith). Victoria, AUS: Blue Angel Publishing, 2014.
The Bohemian Gothic Tarot (Alex Ukolov, Karen Mahony). Prague: Magic Realist Press, 2013.
The Gothic Tarot (Joseph Vargo). Cleveland, OH: Monolith Graphics, 2002.
The Halloween Oracle: Lifting the Veil between the Worlds Every Night (Stacey Demarco). Victoria, AUS: Blue Angel Publishing, 2014.
Halloween Tarot (Rodney Howington). Self-published, 2012.
Witchlings (Paulina Cassidy). Stamford, CT: U.S. Games Systems, Inc., 2014.

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