Escale en Cornouailles pour les Détectives aux Arcanes

Le samedi 05 août, les Détectives aux Arcanes se sont réunis pour la troisième fois et ont enquêté sur un nouveau mystère. Cette fois-ci, une seule Détective avait répondu présente à l’appel à l’aide de mon ami le Dr Watson, mais cela a eu l’avantage de permettre de pousser les investigations à leur maximum et d’examiner tous les détails – ou presque – de l’affaire qui nous préoccupait.

 

Les Arcanes de Morrigann: Les Détectives aux Arcanes - Août 2017

L’inquiétude du Dr Watson

Dans sa lettre, le Dr Watson nous faisait part de ses inquiétudes quant à l’état de santé de son ami Sherlock Holmes qui, bien que mis au repos par son médecin en raison d’un surmenage beaucoup trop important, n’avait pu s’empêcher de mener l’enquête sur son lieu de retraite lorsqu’un mystère avait fait irruption dans le voisinage. Les risques pour la santé malmenée de Holmes étant conséquents, Watson a fait appel aux Détectives aux Arcanes afin que nous résolvions l’affaire en question avant son ami pour lui éviter des dommages irréversibles.

Face à son désarroi, nous avons accepté de l’aider, d’autant que le mystère à traiter était des plus passionnants. Nous avons donc remonté le temps pour nous rendre dans les Cornouailles de 1897, où une bien étrange situation nous attendait.

L’œuvre du Diable ?

Par un matin de mars 1897, deux des frères Tregennis (Owen et George) avaient été retrouvés dans un état de démence dans le salon de leur belle demeure appelée Tredannick Wartha, leur sœur Brenda morte à leurs côtés. Sur chacun des trois visages, on peut lire une expression de terreur intense qui témoigne de l’horreur qui a précédé – et provoqué – la folie pour les premiers et la mort pour Brenda. Sur les lieux du drame, rien n’indiquait ce qui avait pu causer cette troublante situation.

Le témoignage du troisième frère (Mortimer) avait appris à Holmes et Watson qu’un dîner réunissant les trois frères et la sœur avait eu lieu la veille de la macabre découverte. Lorsque Mortimer avait quitté Owen, George et Brenda pour retourner chez le vicaire où il résidait, tous trois allaient bien et continuaient de jouer aux cartes comme ils l’avaient fait depuis la fin du repas. En partant, Mortimer avait pris soin de bien fermer la porte de la demeure, ce qui éliminait la possibilité de la présence d’un intrus, d’autant que la fenêtre du salon était, elle aussi, close. Rien n’avait donc changé dans la situation des victimes entre le moment où Mortimer les avait laissées et celui où elles avait été retrouvées au petit matin par Mrs Porter, la gouvernante. Les bougies et le feu de cheminée avaient quant à eux brûlé jusqu’à épuisement et s’étaient éteints d’eux-mêmes. Tout indiquait donc que le drame avait eu lieu juste après le départ de Mortimer.

Par ailleurs, toutes les personnes – y compris le médecin – ayant vu la scène macabre en l’état avaient été profondément choquées, au point de s’évanouir ou de manquer de perdre connaissance tant l’horreur qui s’en dégageait était tangible. Pour certains, ce ne pouvait être que l’œuvre du Diable, car rien d’humain ne pouvait provoquer une telle épouvante sur des visages au point de tuer ou de déclencher une telle démence. L’horreur : voilà ce qui semblait avoir tué Brenda et plongé les deux frères dans la folie.

L’enquête

Les Détectives aux Arcanes se sont donc penchés sur les étranges faits exposés par Watson, et notre enquête a révélé des éléments fascinants. Comme le voulait la logique, nous sommes partis du principe que ce qui s’était passé était bien le fruit d’une intervention humaine et non surnaturelle. Nous étions prêts à nous résoudre à l’explication surnaturelle uniquement à condition d’avoir éliminé toutes les autres possibilités en démontrant leur non recevabilité.

Nous avons donc établi nos premières stratégies d’investigation, qui nous ont menés à nous interroger sur ce qui s’était passé d’une part, et sur le mobile du criminel d’autre part. La reconstitution des faits à travers nos tirages fut concluante puisque nous avons réussi à comprendre dans les grandes lignes comment les choses s’étaient déroulées. Le mobile du criminel a quant à lui occupé une grande partie de notre enquête et à juste titre d’ailleurs, puisqu’en le mettant au jour, nous savions que nous trouverions la solution à cet épais mystère.

Et comme nous nous y attendions, il s’est avéré de tirage en tirage que la folie des deux frères et la mort de leur sœur étaient bien l’œuvre d’une intervention humaine et non surnaturelle. Nos tirages successifs ont permis de mettre en relief les incohérences de certains témoignages, ce qui a remis en question la crédibilité des témoins concernés. La préméditation et la notion d’argent ressortaient dans presque tous nos tirages et semblaient être les principaux fils conducteurs de cette affaire. Ainsi, nous avons pu approfondir ces pistes qui nous ont peu à peu révélé la trame des événements, nous aidant à comprendre ce qui s’était passé et qui se cachait derrière le plan machiavélique qui avait été mis en œuvre.

Retour en 2017

Une fois le malfaiteur identifié, nous avons pu revenir en 2017 après avoir confié nos conclusions à Watson, qui s’est empressé de les transmettre à Holmes avec toute la délicatesse qui le caractérise. Le célèbre détective a donc pu confirmer nos soupçons, d’autant que la suite des événements nous donna raison. Après des péripéties et un mort supplémentaires, Holmes parvint à prouver de façon indubitable la culpabilité du criminel, ce dont Watson nous informa dans une missive qu’il nous envoya une fois l’affaire bouclée. Dans sa lettre, il nous faisait part de tous les détails, ce qui nous aida à comprendre ce qui s’était passé et en quoi nos tirages en étaient représentatifs. Bien sûr, je ne révélerai pas ici l’identité du coupable afin de laisser à ceux et celles qui le souhaitent le plaisir de lire la nouvelle et de découvrir la solution par eux-mêmes (voir références plus bas), ce que je vous encourage vivement à faire.

En prenant connaissance de l’intégralité des faits, nous nous sommes rendu compte de la grande précisions de nos tirages qui évoquaient des éléments très spécifiques de l’affaire. Chaque tirage faisait en effet allusion à un point précis qui, malgré le contexte qui entourait les faits qui nous intéressaient, se révélait directement pertinent par rapport aux problématiques abordées. Encore une fois, cette enquête fut un franc succès pour les Détectives aux Arcanes !

Les leçons à retenir

Avec le lot de surprises qu’elle nous a réservées, notre enquête nous a aussi rappelé quelques leçons essentielles. Par exemple, nous avons vu qu’un mystère complexe pouvait parfaitement être démêlé uniquement à l’aide de tirages simples comme le tirage en trois lames ou le tirage en croix, voire à l’aide d’une seule lame et d’une coupe. En effet, pour les besoins de nos investigations, nous n’avons eu recours qu’à ces types de tirages, laissant les autres de côté. Ici, les questions que nous posions concernaient des aspects très précis de la situation et ces tirages suffisaient amplement puisqu’ils fournissaient les éléments dont nous avions besoin. En outre, la précision des informations correspondait exactement à ce dont nous avions besoin, ce qui nous a permis d’avancer efficacement dans notre enquête. Bien souvent, efficacité rime avec simplicité, et cet adage s’est, une fois de plus, vérifié.

L’autre grande leçon qui a émergé au cours de l’enquête concerne la précision avec laquelle les questions sont formulées. Lors de mon premier tirage, je souhaitais identifier l’arme du crime ou le moyen employé pour tuer Brenda et provoquer la folie des deux frères. De cette façon, je pensais couper court aux rumeurs d’une intervention diabolique en établissant la responsabilité humaine dans cette affaire. Pour ce faire, j’ai opté pour un tirage en croix et ai posé la question : « Qu’est-ce qui a causé la mort de Brenda et la folie des deux frères ? ». J’ai donc effectué mon tirage mais en retournant les cartes, quelle ne fut pas ma surprise en découvrant qu’elles évoquaient non le moyen… mais le mobile ! Sur le coup, j’ai eu du mal à identifier à quoi correspondait le tirage puisque les cartes ne semblaient pas aborder la problématique que j’avais formulée. Toutefois, en réfléchissant, j’ai compris qu’il y avait un décalage entre ce que j’avais en tête au moment d’énoncer la question et ce que révélait le tirage. En analysant les cartes, je me suis rendu compte qu’elles répondaient bien à la question mais que celle-ci pouvait signifier deux choses : elle pouvait bien sûr interroger sur le moyen, certes, mais aussi sur les raisons qui avaient motivé le crime. Les lames évoquaient en effet bel et bien les raisons et les circonstances qui avaient poussé le malfaiteur à agir et cet aspect était, semblait-il, plus important à ce stade de l’enquête que le moyen qu’il avait employé pour parvenir à ses fins. J’ai donc noté les précieuses informations puis ai reformulé ma question afin d’avoir cette fois-ci un éclairage sur l’arme utilisée.

Un détective emblématique

Encore une fois, notre enquête nous a transportés dans un univers emblématique de la fiction policière puisque nous avons aidé le Docteur Watson et, par son intermédiaire, l’inénarrable Sherlock Holmes. Ce détective de légende créé par Sir Arthur Conan Doyle continue de marque les esprits encore aujourd’hui puisqu’il est sans cesse au cœur de nouvelles adaptations – plus ou moins réussies – de ses aventures, voire de nouvelles créations dans lesquelles il apparaît.

Créé peu avant les terribles crimes commis par Jack l’Éventreur, ce personnage haut en couleurs est rapidement devenu l’emblème d’un esprit brillant auquel rien n’échappe. Durant la période qui a vu l’Éventreur perpétrer ses meurtres, Holmes symbolisait d’autant plus la finesse d’esprit et l’intelligence que par contraste, il mettait en relief l’incompétence de la police – Scotland Yard – à confondre le coupable, ce qui contribuait à attiser l’inquiétude de la population et la colère envers les policiers qui étaient alors considérés comme des incapables.

Aujourd’hui, Sherlock Holmes est bien ancré dans l’inconscient collectif, à tel point que pour la plupart des gens, il représente l’archétype même du détective. Doté d’une intelligence supérieure et d’un sens de l’observation surdéveloppé, il est capable grâce à sa logique implacable de raisonner et de résoudre n’importe quel mystère. Enquêter dans cet univers fut un véritable plaisir pour les Détectives aux Arcanes, et nous confronter à un personnage d’une telle envergure fut un défi de taille que nous avons relevé avec brio !

Cette troisième réunion des Détectives aux Arcanes fut fascinante à bien des niveaux et l’enquête qui nous a occupés fut passionnante car elle nous a aidés à affiner nos techniques et nos méthodes de travail. Je remercie chaleureusement la Détective qui est venue me prêter main forte pour résoudre ce mystère, à la fois pour sa présence et pour son implication dans l’enquête, mais aussi pour sa bonne humeur et la pertinence de ses raisonnements qui ont permis de faire avancer les investigations.

J’ai déjà hâte d’être à la prochaine réunion, qui sera aussi la dernière de 2017. Durant celle-ci, nous enquêterons à l’aide de l’Oracle Belline. Si vous souhaitez être des nôtres, n’hésitez pas à me contacter !

À bientôt,
Morrigann Moonshadow

SUR LA PHOTO :
Le dossier d’investigation intitulé « Mystère en Cornouailles », d’après la nouvelle « The Adventure of the Devil’s Foot Root », in His Last Bow.

Sir Arthur CONAN DOYLE. His Last Bow: Some Reminiscences of Sherlock Holmes. Harmondsworth: Penguin Books [Penguin Popular Classics], 1997 [1917].

The Smith-Waite Centennial Tarot Deck (Arthur Edward Waite, Pamela Colman Smith). Stamford: U.S. Games Systems, 2013.

N.B. : Le tirage présenté au centre est l’un de ceux que j’ai effectués durant cette enquête.

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